Dans un entretien accordé à nos confrères de jeune Afrique, le directeur Général Délégué pour la Recherche et la Stratégie (DGD-RS) au CIRAD, à Montpellier en France, Philipe vernier, a alerté les acteurs de la filière manioc contre les menaces de ce virus des plantes.
La mi-avril déjà des chercheurs de douze pays d’Afrique de l’ouest, de l’est et centrale avait attiré l’attention des gouvernants au niveau du programme West africain virus epidemiology (Wave) qui lutte contre les affections virales du manioc afin d’engager une riposte immédiate de la part des gouvernants pour éviter une catastrophe alimentaire car ce virus représente, une menace pour la productivité des cultures selon les chercheurs et pourrait provoquer des pertes de rendements pouvant atteindre 90 à 100 des récoltes.
Pour comprendre l’enjeu et la gravité de la situation, il faut savoir que l’Afrique représente 56 pour cent de la production mondiale même si son poids pays sur le marché international n’est pas aussi considérable. Mais cependant relève le chercheur Philipe vernier en RDC, au Mozambique ou en Angola, la consommation par personne et par an dépasse les 500 KG.
Selon lui, la consommation comme la production s’est largement développée en Afrique subsaharienne notamment en Afrique de l’ouest, depuis les années 1960. Le Nigeria est par exemple devenu le premier producteur mondial (plus de 50 millions de tonnes par an). Le Rwanda a pour sa part multiplié sa production par 17, le Ghana par 13 le Bénin par 11
Les chercheurs sont unanimes, le développement de la filière manioc répond à des contraintes d’adaptation et de résilience climatique, étant une culture ne nécessitant pas trop d’apport en éléments nutritifs du sol pouvant donc se développer sur des sols plus ou moins appauvris, le manioc se présente aujourd’hui, selon eux, comme une alternative pour la sécurité alimentaire à travers le continent.
Enfin, l’absence de recherche sur cette culture est perçue comme une autre anomalie au programme WAVE « Nous appelons les gouvernements à mettre en place un système d’alerte précoce, une stratégie de réponse à cette maladie », plaide le docteur Justin Pita, directeur exécutif du programme West African Virus Epidemiology (WAVE), au journal lemonde,
La rédaction