La suspension du Mali, de la Guinée et de l’Ethiopie de l’Agoa est confirmée. Ces pays perdent ainsi les avantages que leur offre cet accord commercial liant les États-Unis à l’Afrique. // Au Sénégal, comme ailleurs en Afrique, l’exportation à l’état brut de la noix de cajou est un manque à gagner pour les agriculteurs. Un projet est lancé en Casamance pour promouvoir sa transformation locale.
Comme le Cameroun en 2020, le Mali, la Guinée et l’Ethiopie ne sont plus considérés comme des partenaires commerciaux privilégiés de Washington. Cela signifie que jusqu’à nouvel ordre, ces trois pays ne pourront exporter des produits vers les Etats-Unis que s’ils payent des droits de douane.
Auparavant, ils bénéficiaient de l’Agoa. Ce programme, également connu sous le nom de Loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique, a été adopté en mai 2000 pour faciliter aux pays africains l’accès au marché américain à travers l’exemption de droit de douanes pour plus de 1.800 produits.
Le 1er janvier, la sanction contre ces trois pays est donc entrée en vigueur – leur situation politique respective ayant été jugée contraire à la charte de l’Agoa.
A l’instar du Mali, les exportations de la Guinée vers les Etats-Unis sont bien moins importantes que celles de l’Ethiopie qui, en 2020, dépassaient les 500 millions de dollars de marchandises. De ce fait, Modibo Mao Makalou économiste malien et Mamoudou Bagaga, enseignant chercheur à l’université générale Lansana Conté de Sonfonia estiment que les conséquences pour les deux pays sont presque insignifiantes.
La noix de cajou (fruit de l’anacardier) est l’une des principales richesses de la Casamance, au sud du Sénégal. Malheureusement, moins de 15% des noix sont décortiquées dans cette région qui fournit une bonne partie de la production sénégalaise. Comme dans d’autres pays producteurs, la majorité de la production est exportée pour être transformée. Résultat : le prix de cet aliment augmente ensuite sur le marché.
Avant d’être consommées, les noix de cajou sont très souvent torréfiées, salées et emballées en Europe ou en Amérique du Nord, tandis que les populations, surtout les principaux acteurs que sont les producteurs ne profitent pas réellement de cette manne, faute d’une industrie de transformation.
Mais une organisation non gouvernementale s’est engagée à changer la donne pour que désormais la Casamance ne vende plus sa noix de cajou à l’état brut.
Lifft Cashew a lancé un ambitieux projet de plus de 1000 milliards de francs Cfa qui consiste à accompagner les professionnels locaux de cette filière dans la transformation sur place.
AGRONEWS avec DW