Invité du journal télévisé de la RTG lundi 17 juin 2024, après sa tournée dans la région forestière dans le cadre de l’Aguitour, le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Félix Lamah, a tiré la sonnette d’alarme concernant la dépendance excessive de la Guinée aux importations alimentaires, malgré les immenses potentialités agricoles du pays.
À en croire Félix Lamah, en 2023, «la Guinée a importé plus de 800 000 tonnes de riz et 52 000 tonnes de poulets », ces chiffres sont choquants compte tenu des 13 millions d’hectares de terres arables et d’une pluviométrie favorable de six mois par an.
« Nous avons du mal à comprendre pourquoi nous importons autant de riz alors que nous disposons de telles ressources. Pourquoi nos terres ne sont-elles pas aménagées ? Comment les aménager ? Que faire pour maîtriser l’eau ? Comment connecter les zones agricoles aux marchés ? », s’est interrogé le ministre.
L’importation de 52 000 tonnes de poulets de chair l’an passé est un autre indicateur préoccupant que le ministre a souligné lors de son intervention, dénonçant ainsi le manque d’initiatives pour développer ce secteur qui, pour lui, regorge d’un potentiel énorme en élevage, mais qui n’est pas exploité.
Pour le ministre, la tenue d’états généraux du secteur de l’agriculture et de l’élevage pour élaborer une feuille de route concrète impliquant tous les acteurs des différentes filières agricoles, et définissant les priorités pour aménager les terres et les rendre productives, est primordiale.
Dans son intervention, le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage a évoqué un autre défi majeur qui, selon lui, freine les élans de production des agriculteurs guinéens : « Actuellement, environ 35 % des récoltes se perdent faute de stockage adéquat. La construction de chambres froides et l’amélioration des infrastructures de stockage sont des mesures essentielles pour préserver ces récoltes et réduire le gaspillage post-récolte. »
Il estime que la transformation des produits agricoles est cruciale pour créer de la valeur ajoutée et des emplois, notamment pour les jeunes. Félix Lamah a plaidé pour une transition vers une agriculture durable et intensive, intégrant les innovations technologiques. « Nous devons passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture intensive, en valorisant nos producteurs et en intégrant toutes nos richesses. Nous devons sortir de ces états généraux avec une feuille de route claire et budgétisée », a-t-il affirmé.
Thierno Sounounou Diallo avec Guinee360